Paroles: Barbara. Barbara N. 2, 1965. La Solitude.
Je l'ai trouvee devant ma porte,
Un soir, que je rentrais chez moi.
Partout, elle me fait escorte.
Elle est revenue, elle est la,
La renifleuse des amours mortes.
Elle m'a suivie, pas a pas.
La garce, que le Diable l'emporte !
Elle est revenue, elle est la
Avec sa gueule de careme
Avec ses larges yeux cernes,
Elle nous fait le c?ur a la traine,
Elle nous fait le c?ur a pleurer,
Elle nous fait des mains blemes
Et de longues nuits desolees.
La garce ! Elle nous ferait meme
L'hiver au plein c?ur de l'ete.
Dans ta triste robe de moire
Avec tes cheveux mal peignes,
T'as la mine du desespoir,
Tu n'es pas belle a regarder.
Allez, va t-en porter ailleurs
Ta triste gueule de l'ennui.
Je n'ai pas le gout du malheur.
Va t-en voir ailleurs si j'y suis !
Je veux encore rouler des hanches,
Je veux me saouler de printemps,
Je veux m'en payer, des nuits blanches,
A c?ur qui bat, a c?ur battant.
Avant que sonne l'heure bleme
Et jusqu'a mon souffle dernier,
Je veux encore dire "je t'aime"
Et vouloir mourir d'aimer.
Elle a dit : "Ouvre-moi ta porte.
Je t'avais suivie pas a pas.
Je sais que tes amours sont mortes.
Je suis revenue, me voila.
Ils t'ont recite leurs poemes,
Tes beaux messieurs, tes beaux enfants,
Tes faux Rimbaud, tes faux Verlaine.
Eh ! bien, c'est fini, maintenant."
Depuis, elle me fait des nuits blanches.
Elle s'est pendue a mon cou,
Elle s'est enroulee a mes genoux.
Partout, elle me fait escorte
Et elle me suit, pas a pas.
Elle m'attend devant ma porte.
Elle est revenue, elle est la,
La solitude, la solitude...
Barbara
Le Disque D'Or
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