Paroles: Maxime Le Forestier. La Poupée.
J'ai mis de la vie
Dans le corps transi
D'une poupee de porcelaine
Un peu demodee,
Trop bien elevee,
Vetue de lin, vetue de laine.
Elle avait quinze ans,
L'age ou les enfants
Ne s'amusaient plus avec elle.
Je suis adulte,
Je suis inculte.
Je ne sais rien de la marelle.
Quand elle a pose
Son corps de poupee
Contre le mien, dans une chambre,
Elle ignorait tout
De ce qui se joue
Dans la peau d'un corps qui se cambre.
Elle m'a rendu,
Silencieuse et nue,
Dans son maintien de bonne eleve,
Le gout d'apprendre,
Le gout d'attendre
Longtemps le matin qui se leve.
Il etait grand jour
Quand j'ai fait l'amour
Avec l'enfant devenue femme.
Il etait midi
Quand elle est partie
Avec un air de grande dame.
Elle m'a dit : "Salut.
Ce que j'avais lun
Tu m'en as montre l'existence."
Tu repetais
"Amour, liberte"
C'etait aussi pour moi, je pense.
Elle a pris le train
Pour le long chemin,
Seme de boue, seme d'embuches.
Tapie dans les draps
Elle aura pris froid
D'attendre qu'un amour debuche
Et, de loin en loin,
Je la voyais bien,
Toujours en train, toujours en quete,
Toujours perdue,
Toujours decue,
Toujours en amour, toujours prete.
D'annee en annee,
On s'est retrouves
Quand l'un de nous etait en peine.
On faisait l'amour
Et les mauvais jours
Ne finissaient pas la semaine.
On se racontait
Puis on se quittait
En se disant qu'il fallait vivre
Pour se reprendre
Ou pour s'attendre
Au prochain chapitre du livre.
Je sais maintenant
Qu'elle a un enfant,
Un mari, confort et bien-etre.
Elle n'a plus le temps.
Elle n'a plus d'amants.
Du moins, c'est ce que dit sa lettre.
Mais moi, j'attendrai
Qu'elle en ait assez
Et qu'elle reprenne sa route,
Qu'elle me revienne,
Qu'elle se souvienne
Et nous nous aimerons sans doute. ....
Dans le corps transi
D'une poupee de porcelaine
Un peu demodee,
Trop bien elevee,
Vetue de lin, vetue de laine.
Elle avait quinze ans,
L'age ou les enfants
Ne s'amusaient plus avec elle.
Je suis adulte,
Je suis inculte.
Je ne sais rien de la marelle.
Quand elle a pose
Son corps de poupee
Contre le mien, dans une chambre,
Elle ignorait tout
De ce qui se joue
Dans la peau d'un corps qui se cambre.
Elle m'a rendu,
Silencieuse et nue,
Dans son maintien de bonne eleve,
Le gout d'apprendre,
Le gout d'attendre
Longtemps le matin qui se leve.
Il etait grand jour
Quand j'ai fait l'amour
Avec l'enfant devenue femme.
Il etait midi
Quand elle est partie
Avec un air de grande dame.
Elle m'a dit : "Salut.
Ce que j'avais lun
Tu m'en as montre l'existence."
Tu repetais
"Amour, liberte"
C'etait aussi pour moi, je pense.
Elle a pris le train
Pour le long chemin,
Seme de boue, seme d'embuches.
Tapie dans les draps
Elle aura pris froid
D'attendre qu'un amour debuche
Et, de loin en loin,
Je la voyais bien,
Toujours en train, toujours en quete,
Toujours perdue,
Toujours decue,
Toujours en amour, toujours prete.
D'annee en annee,
On s'est retrouves
Quand l'un de nous etait en peine.
On faisait l'amour
Et les mauvais jours
Ne finissaient pas la semaine.
On se racontait
Puis on se quittait
En se disant qu'il fallait vivre
Pour se reprendre
Ou pour s'attendre
Au prochain chapitre du livre.
Je sais maintenant
Qu'elle a un enfant,
Un mari, confort et bien-etre.
Elle n'a plus le temps.
Elle n'a plus d'amants.
Du moins, c'est ce que dit sa lettre.
Mais moi, j'attendrai
Qu'elle en ait assez
Et qu'elle reprenne sa route,
Qu'elle me revienne,
Qu'elle se souvienne
Et nous nous aimerons sans doute. ....
Maxime Le Forestier
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