Paroles: Thomas Fersen. La Cigale Des Grands Jours. Le Chat Botté.
Je travaille au "Chat Botte"
Dans le centre-ville,
Je vends l'hiver et l'ete,
des mules en reptile
C'est mon destin je suppose,
J'ai quinze ans d' maison,
Ca sent pas toujours la rose,
C'est le reblochon
Dans le cas de cette fillette
Qui tend son pied droit,
Son prenom doit etre Berthe,
Pointure 43.
Il est l'heure de mon sandwich
Mais je n'ai plus faim
Asphyxie par une peniche,
Telle sera ma fin.
On ne veut plus les quitter
Quand on les enfile
Essayer c'est adopter
Les mules en reptile
Je surveille au "Chat Botte"
Derriere mes lentilles,
Au rayon des nouveautes,
Une longue fille,
Elle regarde les savates
Et puis finalement
Elle me dit qu'elle convoite
Les mules en serpent.
Elle me confie son pied nu
Comme a une soeur.
Il est fin, petit, menu,
Bref, sans epaisseur.
Je le respire, je le flaire,
Enfin je le hume,
Je voudrais mettre sous verre
Ce qui le parfume.
On ne veut plus les quitter
Quand on les enfile
Essayer c'est adopter
Les mules en reptile
Jamais eu au "Chat Botte"
Cette demangeaison,
Cette envie de becoter
En quinze ans d' maison,
Je repousse l'idee sotte,
L'idee saugrenue,
L'idee d' proposer la botte
A cette inconnue,
Quand soudain le carillon
Annonce la nuit
Et pareille a Cendrillon,
La fille s'enfuit
Me laissant desappointe,
La mule a la main,
Elle s'enfuit du "Chat Botte",
Passe son chemin.
On ne veut plus les quitter
Quand on les enfile
Essayer c'est adopter
Les mules en reptile
J'me faufile dans la reserve
J'entrouvre la boite,
Tout le parfum que conserve
la pantoufle droite
Me traverse les narines,
Dilate mon coeur,
Me rechauffe la poitrine
Comme une liqueur.
Moi qui avais le bourdon,
J'ai la chair de poule,
Et meme la chair de dindon
Quand j'eteins l'ampoule,
Il me semble etre avec elle,
Elle a mes cotes,
Je reve d'une vie nouvelle
Loin du "Chat Botte"
Thomas Fersen
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