Compositeurs

Giulio Caccini

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Giulio Caccini (né le 8 octobre 1551 à Rome et mort le 10 décembre 1618 à Florence) est un chanteur, harpiste et compositeur italien de la fin de la Renaissance et du début de la période baroque. Il est le frère du sculpteur et architecte Giovanni Battista Caccini.
Giulio Caccini entre au service des Médicis en 1565. Il compose des madrigaux, sonnets et airs de style polyphonique, puis s'oriente vers un style monodique dans lequel l'intelligibilité du texte prime : une seule voix chante le texte, les autres voix sont confiées à des instruments. Il introduit dans ses compositions des ornements à l'origine de la virtuosité vocale et du bel canto.
Ses travaux musicaux sont en liens avec la Camerata fiorentina, un cénacle d'artistes actif à la fin du XVI siècle, dont il est membre avec son collègue Jacopo Peri. Le mot d'ordre de ce cénacle est de faire revivre le modèle antique grec, en s'appuyant sur des traités antiques. L'objectif de la musique ainsi composée est de représenter l'âme humaine, de transformer et d'élever l'homme.
C'est dans ce contexte qu'il publie en 1601 un recueil de madrigaux intitulé Le nuove musiche. Un recueil caractéristique de l'esprit novateur de Caccini puisque les madrigaux qu'il propose sont des monodies accompagnées alors qu'à l'époque un madrigal est polyphonique. De plus ce recueil structure deux genres piliers de l'époque baroque : le récitatif et l'aria.
Les recherches de la Camerata vont amener la création de l'opéra. Euridice de Caccini, sur un livret d'Ottavio Rinuccini, est publiée en 1600 ; la première représentation eut lieu le 5 décembre 1602 à Florence. En 1607 Monteverdi compose son Orfeo. Peri compose lui aussi, en 1600, un Euridice.
Il épousa une chanteuse, Lucia di Filippo Gagnolandi, puis après la mort de celle-ci (le 8 janvier 1593) une jeune chanteuse de dix-huit ans issue d'une famille très pauvre, Margherita di Agostina della Scala.
Ses trois enfants, Pompeo (enfant naturel), Francesca et Settimia (1591-v. 1640) sont également de remarquables chanteurs au service du Concerto Caccini, ensemble vocal qui organise des représentations à Paris au cours de l'hiver 1604/05.
Giulio Caccini compose Il rapimento di Cefalo (L'enlèvement de Céphale), certainement en collaboration avec d'autres compositeurs de l'école florentine, œuvre qui sera donnée trois jours après l’Euridice de Peri.
Le grand public connaît Caccini par une œuvre dont manifestement il n'est pas l'auteur : ce que l'on nomme couramment l’Ave Maria de Caccini. Quelques musicologues débattent un peu stérilement sur l'identité du compositeur demeurée inconnue. Différentes hypothèses ont été émises.
La première hypothèse, absolument pas crédible, serait que l’Ave Maria aurait été écrit par Caccini à la fin de sa vie, souhaitant un renouveau musical (mais en réalité le style n'est pas très éloigné de celui d'un pastiche écrit au XXe siècle, connu sous le nom d'Adagio d'Albinoni).
La deuxième hypothèse, non fondée elle aussi, est que l’Ave Maria aurait été composé par l'un des élèves de Caccini. Comme il fut enregistré en 1970 par Vladimir Vavilov comme « Ave Maria – auteur inconnu du XVI siècle », une troisième hypothèse émergea : non celle de la redécouverte d'une pièce oubliée, par un musicien faisant un travail de recherche historique, mais celle d'un pastiche, d'une supercherie musicale, venant de Vladimir Vavilov lui-même, ayant subi l'influence de compositeurs italiens. Cet auteur russe mort en 1973 avait l'habitude de réaliser de nombreux pastiches qu'il attribuait à toute sorte de musiciens, sans tenir compte de la vraisemblance stylistique. Il est mort peu d'années après avoir publié cet Ave Maria, sans avoir eu le temps de rien dévoiler sur son auteur véritable, certainement lui-même.
Il a été imaginé aussi que l’Ave Maria aurait pu être écrit par n'importe quel compositeur demeuré soit dans un anonymat volontaire, soit ayant eu peu de renommée de son époque, soit oublié de l'Histoire musicale. D'autre part, beaucoup de compositeurs habitués à travailler toujours avec les mêmes éditeurs, ne signaient alors plus leurs pièces dans les partitions. C'est ainsi que de très nombreuses pièces demeurent encore officiellement écrites par des "auteurs inconnus" qui font toujours l'objet de recherches.
Autre hypothèse, assez peu vraisemblable : cet Ave Maria possèderait des harmonies assez proches de celles pratiquées par Luigi Cherubini ou d'autres auteurs italiens entre 1780 et 1830 (en réalité son style évoque plus le XVIIIe siècle italien de l'époque baroque).
Autre hypothèse fantaisiste, plus politique ou revendicative que musicale : l'auteur aurait aussi pu être une femme, obligée, à travers la misogynie des siècles, de demeurer anonyme, pour ne pas se voir refuser d'être publiée. Des musicologues ont émis cette hypothèse en liaison avec la redécouverte des morceaux de Robert Schumann écrits en réalité par Clara Schumann et sa fille ainée, ou des morceaux de Richard Wagner composés par son épouse Cosima Wagner.
Sont conservées environ 80 œuvres de Caccini.
Giulio Caccini, Le nuove Musiche (1602), Nuove Musiche e nuova maniera di scriverle (1614). Introduction, texte original intégral, traduction et notes par Jean-Philippe Navarre, Les Presses du Collège Musical, 2016. (ISBN 978-2-9558076-1-3)